Buto. Les corps poudrés, fantomatiques, qui se meuvent en se jouant de l’espace, du temps, et de l’utilisation conventionnelle du geste, me plongent dans un état contemplatif très particulier.
Je me surprends parfois à être bouche bée de fascination
sans m’en être rendu compte.
… Et parfois, aussi, je m’assoupis un peu …
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Position verticale de survie ? Il me faut un petit temps pour m’apercevoir que l’homme qui est dans cette cabine téléphonique dort debout, qu’il semble réellement en état de sommeil dans une position verticale. Je me surprends à penser que je ne savais même pas cela possible.
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Coups de crayons. En
essayant de trouver une façon différente de travailler,
après une discussion avec M. Ici mon crayon vient s’écraser sur la feuille avec une énergie qui mériterait de retrouver pinceaux et grands formats. Mais que faut-il que je cherche ?
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Multiples possibles. Petit à petit, retrouver ma souplesse pour les rendre, d’un simple geste, à nouveaux accessibles.
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Faire place. Essayer de retrouver le plaisir du silence.
D’être face à soi même …
Ne plus avoir peur du vide.
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Membre fantôme. L’impression
qu’où que j’aille, quoi que je fasse, L. est à
mes cotés. Mais à sa place, il n’est rien qu’un vide ou se déverse ma frustration. J’ai
encore mal à son absence. … Patience …
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Remerciement. Une
semaine en Auvergne, coupé du monde, pour un stage de kung fu.
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Vertige. Dans mon élan, le sol a manqué de se dérober sous mes pieds. Il semble qu’il va me falloir songer à envisager une autre voie … … Mais laissez moi un peu de temps …
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Une grande ville. « Maman je suis angoissée … … je n’aime pas Paris » dit une petite fille à sa maman attentive et patiente. « Je veux retourner vivre à …… »
J’aurais voulu pouvoir lui donner ce dessin, en guise de talisman,
avec écrit dessus : Mais elles sont descendues avant que je n’ai pu finir.
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Fluides ... …
intarissables sous les aiguilles de G. Deux idées récurrentes se répandent hors de moi, sonores et humides. Et quand tout semble s’être finalement déversé, je me sens soulagé, lucide, épuisé mais déterminé.
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Encore trop de peurs ... Bientôt
la treizième carte qui dit « tabula rasa ». Il me faut me dépouiller de toutes ses appréhensions pour me préparer à cette petite mort à venir.
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L.
m’échappe … Il semble qu’il n’y ait plus rien que je puisse faire …
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« Sometimes it snows in April … » Il a neigé cette nuit, posant un duvet de coton sur mon tourment. Un peu de répit.
Dans
quelques heures, ce manteau aura fondu.
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Un homme qui pleure. Je me souviens aujourd’hui de cette femme inconnue que j’avais vue pleurer simplement devant moi sans comprendre … Un quart d’heure plus tard, en attendant « Shifu » dans un café pour une journée « qi gong », la radio joue ironiquement, une fois encore, une vieille chanson de variété qui semble s’adresser à mon histoire.
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Dissociation. Ce jour, épuisé nerveusement après ce choc indicible, où mon corps, dans des mouvements sporadiques et incontrôlables, cherche malgré moi à trouver une prise dans l’espace qui se dérobe à lui. Mon esprit, quant à lui, lucide et clairvoyant tente de laisser passer les mots à dire tout en ayant conscience avec détachement qu’il n’a plus vraiment d’influence sur son enveloppe désarticulé.
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Déménagement … Avec
toute les questions que ça pourrait poser : Peut être un bon moment pour prendre un tournant, envisager un avenir autrement … … et changer de métier peut être ...
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Un homme penché. Dans quelques mois, (sans ce croquis,) j’aurais sans doute oublié cet homme fantomatique qui arpente les rue du quartier, en traînant sa canne, avec sa démarche lente et fastidieuse qui semble défier les lois de la gravité.
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Dessins de téléphone … … en essayant (en vain) d’obtenir gain de cause auprès d’une compagnie d’assurance, après m’être fait voler mon appareil photo hier matin (entre l’heure de mon train et la fin de mon premier cours de la matinée …).
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Cuillère « corne de buffle ». Interpellé par l’élégance de cet objet, je n’étais pas sûr de pouvoir l’exprimer en commençant ce croquis.
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Terre de famille. Petite visite incontournable à mon cousin potier G. après être passé voir la tombe de mon grand père. Je n’étais pas revenu depuis près de 4 ans. Pour mon plus grand plaisir, il travaille toujours ses émaux comme un alchimiste.
J’ai du mal à définir mon sentiment à son
égard qui n’est ni de l’envie, ni de l’admiration
… … mais peut être quelque chose comme …
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